Le captage et le stockage du carbone sont souvent présentés comme la technologie ultime pour nous sauver du changement climatique. Mais la mesure dans laquelle elle s'attaque réellement à nos problèmes de dioxyde de carbone est négligeable jusqu'à présent. Nous examinons quelques-uns des grands projets qui pourraient commencer à faire bouger les choses.
Enerflex et BASF s'associent pour développer une technologie de capture du carbone
Enerflex Ltd. (Enerflex) et BASF ont signé un protocole d'accord pour collaborer à des applications de capture, d'utilisation et de stockage du carbone (CCUS) à l'échelle commerciale. Enerflex mettra à profit son expertise dans les systèmes de traitement et de compression des gaz, en l'associant à la technologie brevetée OASE blue de BASF, conçue pour capturer le CO2 des gaz de combustion et des sources de postcombustion.
Enerflex a mis en œuvre plus de 150 projets CCUS capturant cinq millions de tonnes de CO2 par an, tandis que BASF a plus de 500 usines de référence utilisant sa technologie de capture du carbone. Le partenariat vise à créer des solutions CCUS économiques pour contribuer aux efforts mondiaux de décarbonisation.
Marc Rossiter, président-directeur général d'Enerflex, a déclaré que la collaboration avec BASF s'inscrivait dans leur objectif de transformer l'énergie pour un avenir durable. Fransis Chadikun, Senior Vice President, Intermediates North America de BASF, a souligné les atouts d'OASE blue pour relever les défis de la capture du CO2 dans diverses industries.
Le Danemark délivre des licences pour l'exploration du stockage terrestre du CO2
Le Danemark a délivré ses trois premières licences pour l'exploration du stockage à grande échelle du dioxyde de carbone dans des formations géologiques terrestres. Cette initiative s'inscrit dans le cadre de la stratégie danoise de lutte contre le changement climatique, qui consiste à utiliser ses ressources géologiques pour le piégeage du CO2. L'Allemagne, en revanche, a maintenu l'interdiction du stockage terrestre du CO2 pour des raisons de sécurité.
Les licences ont été accordées à trois groupes : Wintershall Dea et INEOS ; CarbonCuts, une filiale de BlueNord ; et un consortium composé d'Equinor et d'Ørsted. Le fonds public danois Nordsofonden détiendra des participations dans les trois projets. Des études complémentaires sont nécessaires pour garantir la sécurité avant que les permis de stockage ne soient délivrés. Un site de stockage potentiel est situé à environ 70 kilomètres de Copenhague.
David Bucknall, PDG d'INEOS Energy, a souligné que ces projets sont essentiels pour atteindre les objectifs climatiques de l'UE et développer un marché solide pour le captage et le stockage du carbone.
CORMETECH et Ozona collaborent sur un système de capture du carbone
CORMETECH Inc. et Ozona CCS LLC ont convenu de concevoir, de construire et d'exploiter un système complet de capture et de séquestration du carbone (CCUS) avec une technologie intégrée de réduction des NOx. Le système capturera, transportera et séquestrera le CO2 provenant des moteurs à gaz naturel et devrait être opérationnel d'ici 2025.
Les antécédents d'Ozona en matière d'installations d'injection de CO2 et la technologie avancée de contrôle des émissions de CORMETECH, notamment sa technologie PATHWAY™ de capture du CO2, seront des éléments clés du projet. Ce système vise à capturer le CO2 de manière rentable, à réduire les émissions atmosphériques secondaires et à diminuer l'empreinte environnementale des opérations de capture du carbone.
La première installation souterraine de CSC du Japon est opérationnelle
Le Japon a inauguré sa première installation souterraine opérationnelle de captage et de stockage du carbone (CSC) à Tomakomai, Hokkaido. Cette installation, développée par Japan CCS (JCCS), a capturé et stocké environ 300 000 tonnes de CO2 depuis 2016.
Le gouvernement japonais a également adopté la loi sur les entreprises de CSC afin de faciliter la poursuite du développement de cette technologie. L'installation de Tomakomai capture le CO2 d'une raffinerie de pétrole voisine et le stocke en profondeur sans qu'aucune fuite n'ait été détectée, démontrant ainsi que le CSC est une solution viable pour atténuer le changement climatique.