Un récent rapport du groupe de réflexion sur l'énergie RMI révèle que les pays en développement sont à la pointe des technologies d'énergie renouvelable, notamment solaire et éolienne. Cela met en évidence des changements économiques significatifs et un potentiel de croissance durable.
Les pays en développement, connus collectivement sous le nom de "Sud", devancent le Nord dans le déploiement des technologies d'énergie renouvelable. Cette tendance est particulièrement évidente dans l'adoption des technologies solaires et éoliennes, l'Amérique latine étant à l'avant-garde, dépassant même la Chine en termes de rapidité d'adoption, selon l'étude de l rapport.
Le Sud global, qui englobe des régions telles que l'Amérique latine, l'Afrique, l'Asie du Sud et l'Asie du Sud-Est, a toujours été confronté à d'importants problèmes énergétiques, la demande d'énergie par habitant ne représentant qu'un cinquième de celle des pays développés. Cette situation est aggravée par le fait que ces régions sont devenues des importateurs nets de combustibles fossiles, une dépendance qui s'accompagne de charges économiques dues à la fluctuation des prix des combustibles.
Cependant, les pays du Sud représentent une part remarquable du potentiel mondial en matière d'énergies renouvelables, et la baisse des coûts des technologies propres a rendu la transition vers les énergies renouvelables de plus en plus réalisable. Ce changement est principalement dû à des investissements substantiels et à la disponibilité de solutions chinoises rentables dans le domaine des technologies propres. En particulier, les régions devraient voir 87% de leurs dépenses totales en capital pour la production d'électricité canalisées vers des projets d'énergie propre d'ici à 2024, ce qui représente une augmentation significative par rapport aux années précédentes.
L'étude montre que les trois quarts de la demande énergétique des pays du Sud se situent dans la "zone idéale" de changement en fonction de leur niveau d'importation de combustibles fossiles, de leur revenu, de leur demande d'énergie et des ressources renouvelables dont ils disposent. Les conclusions de l'étude sont les suivantes :
- Avec 60 % de la population mondiale, le Sud ne possède que 20 % de la production et des réserves de combustibles fossiles, et la production de pétrole et de gaz est en déclin. Par conséquent, il est déjà un importateur net de combustibles fossiles. En revanche, le Sud est riche en énergies renouvelables, avec 70 % du potentiel mondial en la matière.
- En 2024, 87 % des dépenses d'investissement dans la production d'électricité seront consacrées aux énergies propres. Au cours des cinq dernières années, la production d'énergie solaire et éolienne dans les pays du Sud a augmenté en moyenne de 23 % par an, fournissant aujourd'hui 9 % de l'électricité. L'adoption de l'énergie solaire et éolienne dans le Sud n'a que cinq ans de retard sur le Nord.
- Un cinquième des pays du Sud, du Brésil au Maroc et à la Namibie, du Bangladesh à l'Égypte et au Viêt Nam, a déjà dépassé les pays du Nord en termes de part de l'énergie solaire et éolienne dans la production d'électricité, ou de part de l'électricité dans l'énergie finale.
Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), la nouvelle capacité solaire et éolienne dans ces régions devrait augmenter de 60% cette année, pour atteindre plus de 70 gigawatts. Au cours des cinq dernières années, la croissance de l'énergie solaire et éolienne a atteint un taux annuel moyen de 23%, contribuant désormais à hauteur de 9% à la production d'électricité dans ces régions.
Il est impressionnant de constater que des pays comme le Brésil, le Maroc, le Bangladesh, l'Égypte, la Namibie et le Viêt Nam ont déjà éclipsé les pays du Nord en termes d'adoption de l'énergie solaire et éolienne ou de taux d'électrification. L'évolution économique vers les énergies renouvelables est considérable, ces progrès permettant à de nombreux pays de réorienter une part importante de leur PIB vers d'autres sources d'énergie que les combustibles fossiles.
Le rapport reconnaît plusieurs facteurs contribuant à cette transition accélérée. La baisse mondiale des coûts des technologies renouvelables, en grande partie due aux investissements chinois, est un facteur essentiel qui rend ces technologies plus accessibles et économiquement viables. En 2023, le coût des technologies solaires et des batteries a été divisé par deux, ce qui les met à la portée des pays à revenu intermédiaire.
Néanmoins, des disparités subsistent dans les coûts d'investissement. En 2022, le coût moyen pondéré du capital pour les projets solaires dans les pays du Sud était d'environ 11%, contre environ 5% dans les économies avancées. Malgré ces obstacles, les secteurs des énergies renouvelables dans les pays du Sud sont florissants, et les projections indiquent que ces régions pourraient bientôt ajouter plus d'énergie renouvelable que leurs homologues plus riches.

Les économies émergentes, qui ne sont pas encombrées par des infrastructures de combustibles fossiles bien établies et par un lobbying moins prononcé en faveur des combustibles fossiles, sont bien placées pour mener la révolution de l'énergie verte. En outre, les avantages géographiques, tels que la proximité de l'équateur, qui se traduit par un ensoleillement plus intense, augmentent le potentiel de déploiement de l'énergie solaire.
À mesure que ces régions progressent vers un avenir durable, le paysage géopolitique joue également un rôle important. Les pays en développement, plus enclins à adopter les technologies disponibles les moins chères, sont prêts à tirer parti de la domination de la Chine sur le marché des technologies renouvelables. À l'inverse, les tensions commerciales en Occident augmentent les coûts liés à la transition énergétique.
Le rapport de l'IGR souligne le potentiel inexploité de ces régions, qui peuvent effectuer une transition plus efficace que les économies plus riches, grâce à un nombre moins élevé de systèmes hérités du passé et au travail de base effectué par les pays développés qui ont adopté les technologies plus tôt. Pour aller de l'avant, il ne s'agit pas seulement d'augmenter l'offre d'énergie renouvelable, mais aussi de maximiser l'efficacité énergétique.
Dans l'ensemble, le passage aux énergies renouvelables dans le Sud incarne une phase de transformation de la dynamique énergétique mondiale, marquant un progrès significatif dans la satisfaction des besoins énergétiques tout en favorisant une croissance économique durable.