Dix-sept grandes institutions financières membres de l'Alliance mondiale pour la banque des valeurs (GABV) ont publiquement approuvé le traité de non-prolifération des combustibles fossiles (FFNPT). Cette initiative internationale vise à réduire la production et l'utilisation des combustibles fossiles, qui sont reconnus comme les principaux responsables des émissions mondiales de CO2.
Traité de non-prolifération des combustibles fossiles : Vue d'ensemble
Le FFNPT cherche à aligner la production mondiale d'énergie sur les objectifs fixés dans l'Accord de Paris en facilitant la transition vers l'abandon du charbon, du pétrole et du gaz. Selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), les combustibles fossiles sont responsables de 86% des émissions mondiales de CO2. Le traité se concentre explicitement sur l'arrêt de l'expansion des combustibles fossiles et l'élimination progressive de la production existante, s'attaquant ainsi aux principaux moteurs de l'urgence climatique.
Les banques, agents du changement
Les dix-sept banques membres du GABV sont les premières à s'engager dans cette voie, en tirant parti de leur influence financière pour favoriser le développement durable. Parmi ces institutions figurent la Triodos Bank, l'Amalgamated Bank, la Banca Etica et la Vancity, entre autres. Leur adhésion collective au traité représente une étape importante dans l'évolution du rôle du secteur financier dans la lutte contre le changement climatique.
David Reiling, président du GABV et PDG de Sunrise Banks, a souligné l'importance de la participation active du secteur. En signant ce traité, nous mettons tout le monde sur un pied d'égalité et favorisons une transition globale et équitable afin de respecter notre engagement "Net Zero" pour 2050", a-t-il commenté, soulignant la nécessité d'un accord contraignant pour signaler l'engagement de la communauté des affaires en faveur d'un avenir durable.
Contexte et historique
L'appel mondial en faveur d'un traité de non-prolifération des combustibles fossiles n'a cessé de prendre de l'ampleur. La proposition a déjà reçu le soutien de l'Organisation mondiale de la santé, du Parlement européen et de douze États-nations. Plus de 3 000 scientifiques, 101 lauréats du prix Nobel et de nombreux professionnels de la santé et institutions religieuses ont également exprimé leur soutien.
Malgré les objectifs climatiques cruciaux de l'Accord de Paris, de nombreux pays continuent d'approuver de nouveaux projets d'exploitation de combustibles fossiles. Le rapport sur le déficit de production 2023 du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) indique que les plans d'extraction de combustibles fossiles compromettent la capacité du monde à atteindre ces objectifs, prévoyant que la production de combustibles fossiles dépassera ce qui est nécessaire pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C d'ici 110% en 2030.
Impact sur le secteur financier
Le secteur financier a toujours été un contributeur important au financement des combustibles fossiles. Des rapports tels que "Banking on Climate Chaos" révèlent que depuis l'Accord de Paris, les banques du monde entier ont injecté $5,5 trillions dans des projets de combustibles fossiles. Si les plus grandes banques et gestionnaires d'actifs américains constituaient un pays, ils seraient le troisième plus grand émetteur de CO2, après la Chine et les États-Unis.
Toutefois, un changement est en train de s'opérer. Lors de la conférence des Nations unies sur le changement climatique COP26 qui s'est tenue à Glasgow en 2021, les grandes banques occidentales se sont engagées à réduire leur empreinte carbone à zéro d'ici à 2050. Malgré ces engagements, la transition vers l'investissement dans des projets verts et à faible émission de carbone a été lente. Des recherches menées par Bloomberg NEF ont montré que le ratio de financement bancaire pour les projets à faible émission de carbone par rapport aux investissements dans les combustibles fossiles reste insuffisant.
Le chemin à parcourir
Le soutien des banques GABV devrait encourager d'autres institutions financières à faire de même. Ali Sheridan, directeur des partenariats majeurs à l'initiative du traité de non-prolifération des combustibles fossiles, a souligné la responsabilité et l'opportunité pour le secteur financier de mener une action climatique substantielle. "En alignant les pratiques financières sur les objectifs de développement durable et en soutenant des initiatives telles que le traité sur les combustibles fossiles, les banques peuvent jouer un rôle de premier plan et susciter des changements significatifs", a fait remarquer M. Sheridan.
Avec le soutien de ces banques fondées sur des valeurs, le traité de non-prolifération des combustibles fossiles est sur le point de gagner du terrain, contribuant ainsi aux efforts de la communauté mondiale pour passer à un avenir énergétique plus propre et plus équitable.